Marie-Claude Beaud
Les cahiers de Mudam n°2. Ed. par Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean (Mudam Luxembourg)

De la couleur avant toute chose !
Il y a dans la peinture de Frédéric Prat une telle jubilation qu'elle se communique irrésistiblement au spectateur !
La couleur bien sûr, qui nous envahit dès le premier regard et même nous obsède, l'apparente répétition des formes qui nous force comme dans un jeu à trouver les ressemblances. Le rapport subtil que chaque élément entretient avec le fond est omniprésent et construit délicatement dans notre traversée de l'œuvre un nouvel alphabet de la peinture.
Tel un chorégraphe, Frédéric Prat organise très précisément le déplacement des couleurs. Cette apparente spontanéité de chaque toile est en réalité le résultat d'un travail extrêmement savant – d'autant plus que les outils sont réduits ici au strict minimum : une toile, un fond, des formes et des couleurs. Cette économie de moyens est ascèse et donne à voir dans une période très micropop et descriptive une leçon de peinture pour la peinture, et cela est, en fait, très réjouissant.​​​​​​​